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ArtéNîmes

- Jean-Noël Avesque

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Jean-Noël Avesque

Jean-Noël Avesque

Jean-Noël Avesque Artiste peintre et sculpteur est né le 6 Novembre 1951 à Nîmes dans une famille connue dans la couture, sa grand-mère tenait la boutique Milagre qui était une référence pour les « élégantes » nîmoises. Il a quitté l’école très tôt pour apprendre le métier de tailleur. Ayant travaillé dans le prêt à porter de luxe ou pour les marques « branchées » des années 80, il remarque que ce qui l’intéressait avant tout c’était d’organiser une mise en scène pour présenter le produit bien plus que la vente elle-même.

Initialement inspiré par les robots et les poupées, il se tourne aussi vers l’art des masques, puissantes sources d’inspiration dans l’esprit ludique comme dans les cultures amérindiennes ou africaines. Après tout, le jeu demeure une constante de l’humanité au travers des âges et des pays, et c’est cette constante qui continue de questionner cet artiste brut.

Car ce tailleur de formation, dont la grand-mère fut longtemps une référence nîmoise en matière de couture, n’a jamais étudié l’art. Ses gestes, son sens de la forme, des couleurs n’en sont pas moins d’une précision, d’une justesse saisissante. Si Danseurs masqués repense les poupées kachinas amérindiennes, c’est de notre monde qu’il s’agit, avec le visage de ses super héros, de ses méchants, …

C’est ce rapport à l’objet, sa forme sa couleur, sa matière qui l’a amené tout naturellement vers la recherche d’une expression. Depuis une dizaine d’années il ne se consacre plus qu’à la création artistique, une « réflexion » qui peut produire de la peinture, de la sculpture ou des objets/sculptures qui utilisent le détournement.  «J’aime tout en art, mes goûts sont éclectiques par exemple le triptyque qui accompagnera la crèche s’inspire de la peinture de la renaissance allemande que j’admire beaucoup ! » Depuis quelques années il a noué avec Olivier Larroque, directeur de la galerie « Ombres » à Nîmes une complicité qui l’a rapproché de l’art africain. Il remarque aujourd’hui des passerelles entre les arts primitifs et les robots au niveau de la forme, comme par exemple les bras collés au corps de la statuaire du Mali et le côté raide des robots. « Et si la représentation de l’objet /robot était pour nous le fétiche de la révolution proposée par les nouvelles technologies, comme en Afrique ! »

Amasser ou avancer

En fait j’avance en amassant. Je commence par le nombre sans réfléchir, ensuite au fur et à mesure que j’avance dans la connaissance du sujet, ma recherche va s’orienter vers des objets de plus en plus rares. Puis à l’intérieur de cette collection, je vais travailler des thèmes comme l’accumulation, l’exhaustivité d’un modèle, la matière, la couleur…

« J’éprouve un réel plaisir à vivre au milieu de mes robots et à les regarder chaque fois que je passe devant ! C’est un peu hors norme comme cadre de vie, mais ma famille le vit très bien et je n’aime pas me contenter de la simple réalité. Dans la vie je préfère aussi les gens un peu « hors normes ». »

Une dernière question : « imaginez-vous que vous puissiez changer de collection » ?

- « Non je veux continuer, j’éprouve la même émotion, le même plaisir que devant mes premiers robots, je n’ai aucune raison de m’arrêter. En trente ans ma collection est devenue une partie de ma vie, elle représente mon parcours de vie, mes amis, je veux continuer de vivre avec ».

A la fin des années 70, j’ai commencé à collectionner les robots. Je me suis rendu compte que mes choix étaient toujours liés à la forme et à l’esthétique de l’objet avant que je ne sois préoccupé par son sens ou sa fonction. En 1978, quand mon fils est arrivé, la maison était déjà envahie de robots. J’ai passé beaucoup de temps à lui faire comprendre que c’étaient des jouets avec lesquels on ne joue pas. Plus tard il est devenu un des complices de ma collecte, il ne peut pas se trouver devant un robot sans penser à moi et vouloir me l’offrir ! Ce peut être une bouteille de shampooing trouvée au fin fond des Etats-Unis, une publicité ou un robot japonais rarissime. Du reste une grande partie de ma collection est faite de souvenirs amicaux ou d’échanges avec des artistes : -« Je l’ai fait pour toi », « j’ai pensé à toi » précèdent souvent l’installation d’un robot !  Moi j’écume les vides- greniers les plus reculés pour, comme lors d’une chasse aux trésors, tomber sur la pièce rare et fabuleuse. Ma recherche peut ressembler à la cueillette des champignons, elle a un côté un peu enfantin qui m’est agréable.

Pour échapper à la violence et à l’ennui du quotidien, Avesque conserve ce regard d’enfant qui remodèle le réel pour mieux le distancer et l’apprivoiser. Naïfs, son trait, ses nuances se déclinent par la récupération, sacs en papier chiffonnés, objets jetés intégrés dans ses sculptures, fétiches éclatants et malicieux. L’ensemble déconcerte et amuse, demande à être scruté, sans fin, propose au spectateur d’inventer l’histoire de chaque personnage représenté.

En 2022, l’artiste en résidence au théâtre de la ville Patrice Thibaud a présenté son nouveau spectacle, Coyote quatre soirs de suite, mi-mars. Avec un tipi comme décor, il invente un univers théâtral et musical autour de la sagesse des peuples premiers amérindiens, tout en proposant un univers fait de chants d’oiseaux, de cris d’animaux et de bruits d’insectes.

Il a intégré à ce nouveau spectacle les masques d’un plasticien nîmois, Jean-Noël Avesque.
“Au détour d’une balade sur les boulevards de la ville de Nîmes, Patrice Thibaud découvre une vitrine aux murs colorés par un ensemble de curieux objets. On y distingue des robots et des masques multicolores, inspirés par l’art primitif. Une interprétation des Kachinas, poupées rituelles des esprits que l’on trouve chez les tribus amérindiennes Hopis et Zunis.
Captivé par la beauté de ces derniers, Patrice Thibaud franchit
les portes de ce lieu insolite. La rencontre avec Jean-Noël Avesque est une évidence. Leur collaboration se matérialise par la création de l’ensemble des masques portés à l’occasion du spectacle Coyote”.

Jean-Noël Avesque a présenté ses créations dans le hall du théâtre dans une exposition intitulée La parade des Dieux, pendant la durée du spectacle.