- Christian Astor
Christian Astor
Dans ses peintures, chacune d’elles un monde différent, s’arrêtant plus longuement pour contempler certaines d’entre elles faisant écho à leur monde intérieur ou réveillant des émotions plus fortes.
Une découverte sans cesse renouvelée d’une œuvre à l’autre mais aussi une vision d’ensemble des œuvres installées de grande qualité esthétique suscitant l’émotion.
Une émotion qu’a soulignée le maire de Vergèze qui a loué les qualités de l’artiste Christian Astor dont la notoriété et le talent sont depuis longtemps établis et rappelant que cette idée créative a germé dans l’esprit du peintre après la douloureuse épreuve des attentats de Paris.
La couleur, dans un de ses tableaux, est tout autant définie par sa vitesse, sa transparence, sa matité, son épaisseur, ses couches profondes, que par sa teinte qui la rapprocherait de tel paysage aimé ou de telle figure connue.
La peinture ouvre son imagination à des espaces infinis où les notions communes de haut et de bas, de proche ou de lointain, se fondent dans la courbure de l’univers. Le tableau lui permet d’accomplir une errance colorée, un voyage qui le conduit de la pesanteur du limon à l’éclat de l’étoile. Cet espace en expansion, contenu dans la matière dont est faite la peinture, dans le bref espace de la toile, dans le geste de la main peignant, est devenu actif dans son œuvre dès le moment où il comprit que le tableau ne pouvait se contenter de figurer une fenêtre ouverte sur le monde mais qu’il était un champ, beaucoup plus large, beaucoup plus ancien, où circule l’énergie fossile du monde visible.
Inlassablement, chaque jour, om cherche à faire coïncider matière et vision parce que l’expansion du monde, sa courbure, sa musique, cela fait écho à la course sans fin de l’univers, écho à mon errance colorée.
Homme de notre temps
Dans sa pratique artistique, le peintre n'hésite pas à se servir de l'informatique comme d'un outil.
Il peint sur la vitre de son scanner ; une fois la peinture réalisée sur le verre, le scanner révèle le dessous de l'oeuvre peinte : le desous de la peinture... Il photographie des taches colorées sur ses tables de travail, sur des coupelles ou des assiettes qui accueillent les couleurs.
"J'utilise des dessous de tasses à café pour accueillir les couleurs et des assiettes creuses pour celles promises aux grandes surfaces. Aucun mélange, les couleurs restent pures, une sur chaque coupelle.
Je fabrique les couleurs à l'aide de pigments broyés dans du médium acrylique, c'est sur le support, toile ou papier, que se font les alliances. Je ne me sers jamais d'une palette pour peindre.
Lorsque les couleurs sont sèches et qu'elles ne me sont plus d'aucune utilité pour peindre, Il range ces supports faïencés sur un évier prévoyant une prochaine utilisation après les avoir lavées.
Toutes ces opérations sont enregistrées sur un ordinateur et sont parfois imprimées ; puis Christian les peint, les retravaille entièrement pour réaliser une nouvelle peinture. Il trouve là une source inépuisable de graphismes nouveaux, telle son abondante série des surfaces rondes.
Photocopieur, appareil photo, plaque de verre… tout lui permet de s'exprimer.
"J'ai une approche parallèle à l'Art conceptuel, dit-il, bien que l'aboutissement de ma peinture s'en écarte. Je suis un artiste conceptuel dans le sens de concevoir."
L'intérêt du cercle est de sélectionner des graphismes toujours surprenants et bien construits…
même si on le place un peu au hasard sur ce qui ne ressemblait guère qu'à un gribouillis.
Artiste très cultivé, poète, touche-à-tout dans le sens noble du terme, il crée des œuvres très éclectiques. Tout est pour lui sujet à recherche, à expériences. À commencer par les couleurs qu'il prépare lui-même : des pigments de qualité (Sennelier) mélangés à un médium acrylique.
Si bien qu'il est continuellement dans l'exploitation de techniques picturales ; et même si on ne comprend pas tout de sa cuisine secrète et mystérieuse, le résultat est là !
Christian a utilisé des glaçons, des cartons protégeant la table de taches de peinture, et toute forme colorée pour réaliser ses 365 formes rondes colorées Elles sont toutes enchâssées dans un même carré de petit format contenant un rond noir évidé. Monotonie ? Au contraire, elles en imposent !
Il lui en aura coûté 2 ans de travail.
Voir : http://christian.astor.free.fr/Les%20estampes/index.html
Un site où l'on peut acheter une de ces litho/sérigraphies/estampes d' Errance colorée.
Une prédilection pour les grands formats
Parallèlement, Christian travaille de très grandes toiles, souvent avec des surfaces verticales, bandes étroites juxtaposées, aux couleurs intenses, denses ou légères, très étudiées, tel Le temps scellé qui doit être évoqué en 12 panneaux. Il nous a présenté les 2 premiers : à peu près 2 m de haut sur 4/5 m de long... Une impression d'équilibre, de rythme et de couleurs en jaillit.
La "danse" des doigts :
Une feuille de papier posée sur un papier carbone,
lui-même reposant sur une feuille de papier à dessin de qualité (chinois ou autre).
Et ses doigts effectuent sur le tout une "danse" effrénée qui s'accompagne de sons mats.
La "danse" laisse une trace sur la feuille disposée sous le calque. La trace forme un entrelacs abstrait d'une grande beauté que chacun peut laisser résonner en lui… Dans son film, on retrouve ce même procédé avec le même type de résultat, mais cette fois accompagné d'une véritable musique, étonnante, produite par la "danse" des doigts…








