- Chris Nuez
Chris Nuez
Son atelier est perdu au fond d'un beau parc à Courbessac. Née en 1970, c'est là que Christelle Nuez, travaille depuis vingt ans au sein de l'institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (Itep) Le Genevrier.
Èducatrice spécialisée, Christelle a toujours eu recours à l'art avec les enfants accueillis par l'Itep pour des troubles du comportement, jusqu'à suivre en 2009 une formation d'art-thérapeute qu'elle a validée. Depuis l'an dernier, elle invite des artistes à rencontrer et créer avec eux. "Ils sont chez eux et pour certains, c'est compliqué", mais l'art permet aussi de gérer les angoisses.
Elle peint comme elle respire, comme elle vit, à l'instinct, à l'envie, à l' émerveillement : “Je produis tout le temps, dans la spontanéité. J'utilise differentes techniques pour differentes thematiques. Je Guette les bonnes surprises du geste. Tout m'inspire.”
Elle utilise peu le pinceau, préférant étaler la couleur directement au tube de peinture pour la travailler avec les mains, le rouleau.
Pendant la féria, cette Nimoise d'origine cévenole, dévoile sa large palette dans différents lieux de la ville. Notamment des caricatures de toreros célèbres à la bodega Macarena, des têtes de toros dans la boutique Farell Paris, gracieusement mise à sa disposition, près de la place du marché. Des toiles fluos y côtoient des encres de Chine comme lavées par la pluie, où les mouvements du toro et du torero se confondent comme une danse.
"J'adore quand les matériaux réagissent en se mélangeant naturellement. J'ai découvert que sortir des contraintes est libérateur dans ma pratique d'arthérapeute, lorsque je demande aux gens de lâcher prise", remarque celle qui s'est lancée dans la pratique artistique, d'abord pour accompagner ceux qui la consultaient.
Un attrait pour l'émergence en direct qu'elle pratiquera lors d'une performance peinture et sculture avec Olivier Caysac au restaurant le W. Depuis peu, elle est chargée des expositions du restaurant nîmois.
"La premiére expo est consacrée à une artiste nimoise, mais je compte aussi y mettre en lumiére les oeuvres de personnes qui m'exposent jamais."
En 2018, elle dedicacera la feria le catalogue "Encres de Sang" où elle détaille sa méthode "geste rapides, saccadés, le mélange de l'eau avec l'encre, le fait de ne pas tout maîtriser. Elle présente également l'affiche qu'elle avait proposée à la municipalité.
Composée de neuf tableaux monochromes roses, de textures mixtes, elle rassemble des symboles forts : au centre, des arénes sont encadrées d'un cheval de Camargue, d'un flamant rose, d'une cigale et d'Arlésiennes pour la Camargue alors que la feria est représentée par un torero, un toro, un gardian et une danseuse de sévillane. "Elle a été à l'étude par la municipailaté et j'ai reçu une réponse plutôt encourageante mais comme c'était l'année Picasso...".
Adepte de l'art non figuratif qui n'impose rien mais suggère et permet à chacun de créer son propre univers, sa propre histoire, pour Chris Nuez l'art est un moyen d'expression et avant tout une passion.
Chacune de mes toiles est unique...Liée à une envie de couleurs, à une expérience à une matière. J'aime l'art non figuratif car il n'impose rien, mais suggère et permet à chacun de créer son propre univers, sa propre histoire. J'aime Toucher, Émouvoir, Interagir, Faire réagir, Interpeller, Dénoter ! Enfin, je souhaite que mes peintures arrivent à se frayer un chemin dans le cœur des personnes qui les regarderont et que l'imagination de chacun fixe le reste. (Chris Nuez)
Après des anées à développer une peinture très expressive, elle change totalement de cap. "J'aime beaucoup les couleurs, la matière. Je peins sans pinceau, directement au tube, avec les mains. J'aime les mélanges, ne pas tout maîtriser", explique l'artiste qui ne s'apaise par pour autant... " Je travaille l'encre de Chine, qui donne de très beaux noirs brillants", poursuit Chris Nuez qui dessine d'abord une caricature d'un geste nerveux, grossissant le trait, amplifiant les caractères personnels de ses héros littéraires. La petite moustache de Marcel Proust, le regard de Jean Paul Sartre derrière ses lunettes, la barbe de Platon, la chevelure hirsute d'Einstein... Chris Nuez ne dresse pas seulement un panthéon, elle a choisi "des gueules". Mais la peintre ne se contente pas de ce premier jet. Elle retravaille ensuite les encres à l'eau pour un rendu plus pictural, pour jouer avec la matière comme dans son travail de peintre. Selon qu'elle utilise un jet ou un délicat brumisateur, les ombres et les lumiéres prennent forme, coulent, éclabousse,t ou imprègnent le papier. Parfois, elle rajoute un réhaut d'acrylique. Le résultat est pleint de vie. "L'encre de Chine est à la fois brute et fragile", explique-t-elle? Mais chaque fois, elle ne perd pas de vue la notion de plaisir et l'idée que 'l'art est le lieu de la liberté" où chacun, celui qui crée comme celui qui regarde, peut laisser libre cours à son imagination.
Chris Nuez s'est lancée aussi dans une série de portraits de grands médecins qui ont fait l'histoire.
"Comment utiliser l'art pour parler de l'histoire et faire le lien avec ce que nous vivons actuellement ?" C'est la question que s'est posée l'artiste nîmoise Chris Nuez, qui s'est lancée dans une série de portraits de grandes figures de la médecine. Tous les jours, elle poste un nouveau dessin sur sa page Facebook."A ma façon très spontanée, chaque matin, directement avec l'encre et mes pinceaux, je fais découvrir ces personnalités depuis Hippocrate et ce qui m'interpelle chez elle. Déjà ça me fait du bien et grâce aux réseaux, je partage cette histoire", poursuit l'artiste.









